L’espoir, défini en termes généraux comme un état d’esprit optimiste fondé sur l’attente de résultats positifs en ce qui concerne les événements et les circonstances de notre vie ou du monde en général, nous incite souvent à ajuster l’orientation de notre action et notre place dans le monde afin d’obtenir un résultat différent, plus salutaire, face aux défis préjudiciables qui nous confrontent. À cet égard, l’espoir est une stratégie cognitive complexe, et non une simple émotion ou un état d’esprit naïf.
Une autre façon de formuler la stratégie de l’espoir est de la définir comme un récit, souvent méticuleusement construit. Comme pour tout récit, les effets transformateurs de l’espoir requièrent la perception d’une continuité temporelle : s’appuyer sur l’expérience et la connaissance du passé reconstituées de manière sélective en une série d’étapes et d’itérations intentionnelles, réalisées dans un présent dynamique, qui peuvent ensuite être appliquées de manière créative à une réalité ultérieure et, en cas de succès, instancier l’avenir. La perception qu’un espace-temps à quatre dimensions est sujette à notre intervention est une condition psychologique nécessaire à la praxis de l’espoir. Mais le maintien de cette perception d’un temps fluide est agressivement perverti par une variété de phénomènes, au point d’augurer de notre disparition collective.
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